C’est une histoire qui remonte depuis la nuit des temps, elle a su charmer les Dieux et les Manants.
La vigne et le vin ont tant de choses à raconter…
Alchimie talentueuse du cépage, du terroir, du vigneron, du climat…
Une formidable envie de vivre pour cette plante volubile, en mutation permanente, que le printemps invite à développer en gracieux torticolis vrillés, à l’acidité d’oseille fraiche, donnant le meilleur d’elle-même pour exploser de ses grappes en automne !
Mais une fois la boucle de la vinification terminée, que reste-t-il de ce combat pour cette vigne si talentueuse qui a su braver tour à tour la sécheresse, la pluie, le gel ?
Voilà l’hiver, la saison qui met un point final à ce cycle, quand le vigneron arrive avec sa brouette à sarments, telle une sentence, les condamnant au bûcher.
Certains seront brulés sur le champ, pendant que d’autres se verront obligés de griller une belle pièce de viande ou autre côte de boeuf, pour un public de connaisseurs avides de cette pratique épicurienne…
Mais sous cette forme de barbarie, il reste une forme de vie comme un cri auquel personne ne prétend, et qui pourtant est à la hauteur de ce que la noblesse du vin peut évoquer par son art, et de ses visions qu’il peut provoquer au plus profond de l’homme… : les vinoglyphes.
C’est juste avant cette exécution que je suis comme une dernière chance ! Je me promène avec attention entre les rangs bien alignés, presque au garde à vous… et dans le froid la voilà maintenant devant moi, nue, me montrant ses entrailles…
Tout un monde pour celui qui sait le voir…
Des boucles, des volutes, des liens fourchus, des allures de personnages qui sont « mimétisés » comme un langage sculpté dans la plante !
Il me faut parfois plusieurs regards, pour traduire ce langage codé, tel un aventurier découvreur digne de Champollion. Je vais collecter des brèves de ces messages pour les assembler dans mon atelier et en comprendre leur sens, parfois, devant le fait accompli…
Voilà pourquoi ces oeuvres sont de véritables jeux de pistes et d’intrigues artistiques qui portent bien leur nom de « vino » « glyphes ». Certaines sont très explicatives… Mais cette science n’étant pas aussi exacte qu’un alphabet, il vous sera possible d’en avoir une vision très personnelle, qui vous amènera à philosopher avec d’autres personnes, autour de cette oeuvre unique accompagnée, bien sûr, d’un bon cru…